Le Jazz s’invite à Garches pour un évènement exceptionnel !

Pourquoi et comment as-tu choisi de devenir musicien de jazz et à quel moment as-tu décidé de composer ?

Les premiers albums que j’ai écoutés appartenaient à la discothèque de mes parents : Eric Clapton Unplugged, Chet Baker sings et Michel Petrucciani Live in Tokyo. Lorsque j’ai commencé la guitare, je me suis tout de suite mis à composer des chansons. L’improvisation et les solos m’ont doucement dirigé vers le jazz.

Quels sont les musiciens qui t’inspirent ?

Toutes l’époque des 60’s et 70’s ont une grande influence sur ma musique . Mes guitaristes de predilections sont John Scofield, Wes Montgomery, Kenny Burrell, Julian Lage. 

Quel répertoire vas-tu interpréter le 2 juillet ? 

Je vais jouer un panel de mes compositions, des anciennes et des plus récentes et peut être une ou deux reprises.

Sidney Bechet et Claude bowling sont enterrés à Garches, quel est ton rapport avec ces deux artistes ?

Sidney Bechet fait partie de l’histoire du jazz contemporain et j’ai beaucoup écouté le titre Si tu vois ma mère avec ma copine de l’époque. Mais c’est plutôt avec la ville de Garches elle-même où je suis né que j’entretiens un rapport particulier. Je me souviens notamment de mon premier tour à vélo dans le jardin de la mairie. Je suis revenu y vivre de 2013 à 2017 et plusieurs des morceaux que je jouerai le 2 juillet pour le festival Jazz à Garches, ont été composés dans cette ville.

Que veut dire MONKUTI ?

Monkuti c’est la contraction de « Monk » Et « Kuti ». Monk en référence au célèbre pianiste afro américain Thelonious « Sphere » Monk et « Kuti » pour Fela « Anikulapo » Kuti, le chanteur, saxophoniste, pianiste et militant nigérian. 

Quels sont vos influences musicales ?

Nos influences puisent principalement dans le jazz et l’afrobeat, d’où la référence à Monk et Fela. Le groupe a commencé en jouant des morceaux de Monk mais dans le style afrobeat de Fela Kuti. 

Comment avez-vous composé votre premier album MONKUTI VILÉ ?  

Les compositions ont été écrites principalement par le batteur Mario Orsinet et les textes par les différents chanteurs. Avant de les enregistrer, les compositions ont été jouées sur scène pendant plusieurs mois. Elles sont très largement inspirées par la musique de Fela Kuti, mais l’influence de Thelonious Monk est aussi présente dans les sonorités et la musique traditionnelle béninoise a aussi un impact très fort dans la phase de composition.

Quel sera votre répertoire pour le Festival Jazz à Garches ?

 Le 2 juillet pour le festival Jazz à Garches nous jouerons des morceaux de notre album, de nouvelles compositions et quelques reprises de Fela Kuti.

Pourquoi et comment as-tu choisi de devenir musicienne de jazz et chanteuse ? 

 J’ai toujours chanté et adoré la musique. Ma mère disait que toute petite déjà que je lui chantais des petites mélodies. Voyant ma forte affinité pour la musique, elle m’a fait faire des cours de piano des 6 ans. Pour des raisons d’organisation familiale, j’ai dû arrêter après 1 ans d’études. Puis, j’ai repris les cours de musique vers 9  ans  à l’école publique à Wilmington, Delaware ou j’ai grandi. Ils m’ont prêté un saxophone et j’apprenais chaque semaine à l’école élémentaire.

A partir du collège, on avait  “band” (un orchestre de cuivres et bois) tous les jours. Au lycée, pareil plus jazz band et marching band. On apprenait la musique avec la même fréquence qu’on apprenait les mathématiques et la littérature. C’était super. La musique a toujours fait partie de ma vie.

À tes yeux que porte la musique jazz en elle et quels sont les musiciens qui t’inspirent ? 

 J’adore la musique jazz car c’est une musique de liberté—tu peux faire ce que tu veux avec. On n’est pas obligé de chanter toujours la même mélodie mais au contraire, le jazz exige que chaque fois qu’on joue, on doit faire quelque chose de frais qui est personnelle. 

J’adore aussi l’aspect rythmique de cette musique—le swing ! Les premiers instrumentistes de jazz qui m’ont inspiré sont Miles Davis et le saxophoniste Dexter Gordon. En chant, c’était Sarah Vaughan puis Betty Carter.

Quelles ont été les expériences formatrices dans ton parcours artistique ?

J’ai eu la chance de grandir dans une ville ou la musique était très présente à l’école. Quand j’étais au lycée, j’ai auditionné pour un big band d’étudiants et j’y suis rentrée. Le directeur nous a fait jouer dans beaucoup d’endroits et puis nous avons même fait une tournée européenne !! J’ai joué avec eux au jardin de Luxembourg et puis au festival célèbre de jazz de Montreux en Suisse. Très impressionnante pour la jeune fille de 18 ans que j’étais !

Après, je suis partie faire des études de littérature à Harvard University. Mais la musique a pris le dessus car j’ai rencontré le saxophoniste Illinois Jacquet qui m’a encouragé de faire la musique comme metier et il m’a engagé dans son big band pour quelques concerts. Son orchestre swinguait si bien , j’étais époustouflée! Son encouragement m’a aidé à décider d’être chanteuse professionnelle.

Quand j’ai gagné le 1er prix du concours Thelonious Monk , j’ai eu la chance de rencontrer Herbie Hancock, Jon Hendricks, Abbey Lincoln, Shirley Horn —mes héros !  En France, plus tard, j’ai aussi pu faire des rencontres musicales marquantes notamment avec les grand pianistes, Alain Jean-Marie, Jacky Terrasson, Manuel Rocheman, Vincent Bourgeyx.

Mon expérience avec le projet Cole Porter avec le bassiste et arrangeur Patrice Caratini m’a aussi beaucoup apporté. Chanter avec son ensemble composé des meilleurs musiciens de jazz français était une expérience géniale. Et puis le projet avec Bireli Lagrene était aussi un grand moment dans ma carrière musicale. J’ai adoré.

Quel répertoire vas-tu interpréter le 2 juillet pour le festival Jazz à Garches ?

Le 2 juillet nous faisons un hommage aux grandes divas de jazz—il y aura des morceaux rendus célèbres par Sarah Vaughan , Ella Fitzgerald, Abbey Lincoln, Betty Carter , que j’ai réarrangés.

Sidney Bechett et Claude bowling sont enterrés à Garches, quel est ton rapport avec ces deux artistes ?

J’ai entendu parler de Claude Bolling longtemps avant de venir en France car j’adorais sa Suite  pour flute et jazz piano —c’était un de mes premiers disques de jazz !  Petite, j’ai écouté ça en boucle. J’ai même acheté et joué la partition au piano avec une amie flûtiste.

J’ai entendu Sidney Bechet beaucoup plus tard quand je suis venue en France—j’aime beaucoup son expression musicale et bien sûr la chanson Petite Fleur.